Cette entrevue je la voulais vraiment ! Après avoir eu un imprévu de transport je décide de m'y rendre coûte que coûte. C'est avec foi que je fais du pouce.. Avec un carton de bière que je retourne et oui il faut bien improviser parfois en voyage, j'écris : société des plantes ! Bon c'est vrai ce n'est pas une ville mais ça marche ! La curiosité fait que j'arrive à destination et (presque) à l'heure !
Pari fou, belle initiative, la société des plantes de Kamouraska est aujourd'hui connue à travers le monde, (Plus que par les locaux d'ailleurs). Je rencontre Patrice Fortier créateur, artiste, maraîcher et surtout semencier ! Je ne suis pas seule une famille Belge dont le père est journaliste a aussi fait le déplacement.
Comment est née la société des plantes ?
Je suis un urbain issu du milieu artistique. J'ai longtemps travaillé dans les domaines comme la gravure, la matière et l'édition après avoir fait les beaux arts. Je me suis installé ici en 2001 avec plusieurs envies : Une profonde envie de résilience, l'intérêt pour les plantes et l'autonomie. Puis je dirais une forme de résistance face à ce que le monde fait en matière agricole .Mes lighmotiv étaient et sont toujours le plaisir des sens à travers les plantes, la gourmandise et un défi de sensibilisation. Je venais de réaliser une exposition de portraits de carottes. Pour moi ce projet demande un oeil artistique. J'ai tout de même suivi une formation de technicien maraîcher dans la région. J 'ai mis 8 ans à couvrir mes frais en produisant d'avantage de légumes.
Où trouvez vous vos semences ?
Pour la société des plantes je me suis beaucoup inspiré de kokopeli et germinances. Je me fourni en France près d'Angers et également dans l'Oregon aux Etats-Unis. Je cultive plus de 260 variétés. Je reçois des semences du monde entier de passionnés. D'ailleurs je suis membre du réseau de protection des semences du patrimoine. Le réseau entre semenciers est informel et se fait par connaissance et par échange à l'aide des nouvelles technologies. A l'échelle locale il existe un réseau de bibliothèques de semences, c'est relativement récent au Québec.
Quelle forme de distribution utilisez vous ?
Les semenciers ont toujours été des pionners dans leur manière de commercialiser par exemple avec les catalogues de vente postale. Moi j'utilise énormément le e-commerce avec mon site. Je travaille avec la poste pour envoyer mes commandes. Depuis le début du projet je fourni des restaurants dont certains très connus ici et en France. J'utilise aussi la distribution locale et c'est ce que je tends à développés. En proposant des sachets de différentes contenances je souhaite rendre mes semences accessibles encore plus aux particuliers et aux petites fermes. C'est une priorité.
Quels sont les défis de la société des plantes ?
Le climat et la géographie m'oblige à faire des choix, j'utilise les espèces les plus résistantes. Toute la production est bio et se fait à la main. Je m'inspire des observations ancestrales des amérindiens. Notre saison est courte et le printemps tardif alors c'est un défi de temps et d'organisation. J'aime avoir ces limites car elles favorisent selon moi la créativité du projet.
Pour plus d'informations sur la société des plantes : http://www.lasocietedesplantes.com
Pour des informations sur l'artiste : https://vuphoto.org/fr/exposition/185/Portraits-carottes/