Je me rends dans le quartier du Limoilou pour rencontrer Laurent Métais. Membre actif de l'accorderie, un réseau d’échange de services et engagé dans le secteur associatif il développe actuellement un projet de création de monnaie locale. Inspiré par le phénomène des villes en transition et par l’idée de la polyculture économique, il initie avec des membres du milieu communautaire la mise en place d’une monnaie locale à Québec.En attente d’un statut officiel, l’enjeu est toujours l’information grâce aux réunions d’information. Mais retenez la date du 7 septembre prochain ! Ce sera la présentation de la charte en compagnie de Philipe Derudder, spécialiste dans le domaine.
Qui est l’initiateur du projet ?
L’idée de la monnaie locale à Québec est l’initiative d’un collectif, groupe d’ami et collectif composé d’une douzaine de personnes. Le projet a débuté en septembre 2015 directement inspiré de Philipe Derudder qui en a mis en place des monnaies locales en France et qui explique l’importance des monnaies complémentaires citoyennes.Notre collectif s’est agrandit nous sommes aujourd’hui 23. Nous organisons une réunion une fois par mois car nous sommes au stade de sensibilisation et d’explication sur ce qu’est la monnaie locale.
Quel type de statut avez-vous choisit ?
Nous sommes une OBNL, nous voulions prendre le statut de coopérative, car cela appartient à ses membres, mais en termes de financement une coopérative est autonome et doit se financer. Nous ne voulions pas nous couper des financements de l’état, c’est pourquoi nous nous sommes accordés sur le statut d’OBNL. Cela nous donne les mêmes avantages.
Quel est votre mode de fonctionnement pour la mise en place de la monnaie ?
Nous fonctionnons par le processus de sociocratie. On tire au sort le rôle de chacun à chaque réunion.
« Élire un représentant, c’est laisser son pouvoir de décision » a dit Tocqueville. Nous, nous souhaitons que la construction du projet de la monnaie locale soit une réappropriation par la démocratie. Ce qui est important dans la monnaie locale est de garder cette démocratie.
Développez-vous le projet avec la municipalité ?
Pour le moment non mais nous souhaitons travailler avec les différents conseils de quartiers à Québec. Nous voulons remonter à la source petit à petit ! Nous souhaitons d’abord investir les citoyens, les informer et avoir davantage de monde prêt à utiliser ce moyen d’échange. Pour ça, nous avons par exemple organisé une soirée de co-création en février dernier. Nous avons accueilli avec surprise une centaine de personnes ! Mais nous aurons besoin de la municipalité à terme. Également de la caisse d’économie solidaire Desjardins, l'équivalent de la Nef en France, pour nous financer. Le mouvement Desjardins est idéal pour ce projet car l’argent est réinvesti dans des projets communautaires comme le nôtre.
Quels lieux seront concernés par la monnaie locale ?
Nous voulions toucher le quartier Saint-Roch, Limoilou ... Puis on s’est dit qu’il fallait que ça aille jusqu’à l’épicerie bio qui à sa propre ferme ! D’ailleurs « Avoir une monnaie locale à l’échelle d’une ville n’est pas le plus approprié, le mieux serait une monnaie à l’échelle régionale » Nous voulons créer des choses qui vont donner un cap ! Pour démarcher les commerçants, nous avons la chance d’avoir parmi les 8 et 10 personnes du départ beaucoup impliquées dans le communautaire. C’est une chance pour tisser un réseau au début, mais nous attendons notre statut officiel pour démarcher les commerçants. Nous ne voulons pas juger qu’un commerce est apte ou non. Nous voulons que les commerces aient un questionnaire d’auto évaluation pour voir s'ils se sentent prêts à utiliser ce nouveau moyen et s'ils correspondent aux critères ensuite nous leurs proposerons un essai de quelque mois. Au bout du compte, nous espérons toucher le maximum de commerces et que cela soit viable à Québec !
Pour comprendre rapidement ce qu'est la monnaie locale rendez-vous ICI