C'est au bord du fleuve Saint Laurent à Kamouraska que je réalise ce soir une nouvelle entrevue. Celle-ci est spéciale car c'est à Emilie Dupont que je pose les questions. Je séjourne chez elle une partie du voyage et c'est ma dernière soirée avant de prendre la route pour Québec. Après des études en développement territorial et un travail à Victoria ville c'est finalement en région qu'elle s'installe. Aujourd'hui c'est à Mont-Carmel qu'elle poursuit ses activités.
Quelle est ton activité professionnelle ?
Je suis directrice de la corporation de la forêt communale de Mont Carmel. C'est un organisme à but non lucratif qui tend à protéger et développer les ressources de la municipalité.J'ai en parallèle repris la gestion du camping du Lac de L'Est toujours à Mont-Carmel.
Qu'est-ce qui t'a poussé à t'installer en région ?
En découvrant Kamouraska j'ai ressentie un véritable bien être. J'ai vécue dans plusieurs municipalités dont Saint Pascal avant de m'établir à ici. J'y ai trouvé une équipe dynamique et complémentaire. J'y suis venue avec l'envie de participer au développement du lieu.
Justement tu développes un projet d'économie circulaire. Quel est il ? Quelles en sont les finalités ?
Je suis depuis un moment sur le projet d'économie circulaire. Le projet global est que les déchets que nous engendrons sur le territoire deviennent une ressource. Un exemple avec la micro brasserie la tête d'allumettes à saint André. Le grain est produit ici. Le produit est transformé puis le malte est réutilisé pour nourrir les bœufs d'élevages. Ce type d'utilisation profite à tous, Il y a peu de transport, peu de conditionnement pour plus de richesse locale. Adapter ce modèle au secteur primaire, secondaire et tertiaire est la finalité qui permettrait de devenir un pilote provincial à l'échelle du Québec.
Quels sont les défis que tu rencontres à travers la mise en place des projets en région ?
Je dirais le choc des générations ! La génération des baby-boomer a été importante ici. La population est vieillissante et ne comprend pas toujours l'intérêt d'investir pour la communauté. La culture de l'investissement public existe peu car les habitants ont toujours été très autonomes. La deuxième difficulté est liée à l'exode des jeunes en ville. Cela appauvrit la région et provoque une pénurie d'employés.
Pourquoi avoir décidé de reprendre la gestion du camping en plus de ta job ?
Le camping du Lac de l'Est est un atout et une opportunité de développement touristique et économique pour la municipalité. C'est beaucoup de travail car les saisons sont courtes et intenses mais j'aime ce défi. J'aime aussi le gérer car le bénéfice engendré est réinvesti dans les futurs projets de Mont-Carmel.
